On a dit et répété que le gouvernement Macron ne tenait plus que par ses forces de l’ordre. Frappé d’illégitimité manifeste, c’est, disait-on, le seul bouclier qui lui restait.
Or, voilà qu’il abandonne ses routes, ses villes de province, ses mairies, ses préfectures à la violence paysanne. Et cela, de façon assumée, délibérée. On a avancé plusieurs facteurs. D’abord, c’est le plus évident, la présence massive de la FNSEA dont les dirigeants sont, de notoriété publique, corrompus jusqu’à l’os et acoquinés au pouvoir.
Pourtant, la FNSEA ne joue visiblement pas la carte du collabo infiltré : si elle appelle au calme, sa présence militante est incontestable. On dira qu’elle est débordée, qu’à Toulouse, son dirigeant a été hué. Mais la femme tuée dernièrement sur un barrage était, si je ne me trompe, une adhérente de la FNSEA.
Autre facteur avancé : la force du mouvement fait redouter (ou reculer) un affrontement central du gouvernement. Pour deux raisons : les agriculteurs ont une longue expérience de ce genre d’actions. Et la fragilité politique de Macron lui laisserait peu de marge de manœuvre.
A voir comment Macron s’est jeté comme un fauve sur tous les mouvements sociaux, de la loi travail aux Gilets Jaunes, des manifs anti pass à celles des retraites, sans tenir aucun compte de son impopularité, on peut rester sceptique sur la crainte des agriculteurs.
On ne tardera pas à le vérifier si, la révolte agricole perdurant, des dérapages sérieux intervenaient, occasion pour la FNSEA de se désolidariser.
On peut aussi avancer d’autres explications. A commencer par les divergences revendicatives entre syndicats agricoles, reflétant des intérêts distincts dans le mouvement. La ligne rouge de partage étant le respect des normes européennes écologiques. Les gros agriculteurs sont bien sûr regroupés derrière la FNSEA, mais ils donnent le la au mouvement. Qu’ils viennent à se retirer, on…
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Auteur: Marti MICHEL