« La signature du traité du Mercosur, ça sera accepter de faire manger aux Français ce qu’on nous interdit de produire depuis plus de 30 ans en France », considère Jérôme Bayle, l’éleveur qui a initié le mouvement agricole à l’hiver 2024. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et les Jeunes agriculteurs (JA) appellent à se mobiliser à partir du 15 novembre contre cet accord, qui « consisterait à brader notre agriculture ».
La Confédération paysanne et le collectif national Stop Mercosur – qui regroupe notamment Greenpeace, Attac, la CGT, FSU et Solidaires – se rassemblent ce mercredi 13 novembre devant le ministère de l’Économie et des Finances pour pousser l’exécutif français à se montrer bien plus offensif à Bruxelles, et obtenir l’abandon de l’accord. Basta! fait le point.
Qu’est-ce que le projet d’accord avec le Mercosur ?
Cet accord vise à libéraliser le commerce entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay. Il créerait la plus grande zone de libre-échange de la planète couvrant un quart du PIB mondial et 720 millions de personnes. Son contenu est négocié depuis 1999.
L’accord a été annoncé comme finalisé et « accordé en principe » en juin 2019. Les négociations actuelles portent sur une annexe et la Commission européenne a exclu de rouvrir les négociations sur le fond. Médias, parlementaires, organisations de la société civile n’ont pas accès aux documents de négociation. Ces négociations se déroulent donc en toute opacité.
Cet accord est souvent présenté comme un accord « viande contre voitures ». D’un côté, l’Union européenne veut exporter de l’industrie et des services, et prévoit en contrepartie d’exonérer de droits de douane 83 % des importations agricoles des pays du Mercosur. De l’autre, les pays du Mercosur ont obtenu des ouvertures sur tout un pan du secteur agricole européen.
Outre la viande…
Auteur: Sophie Chapelle