En 2022, la sobriété était érigée en politique nationale, relayée par l’ensemble des institutions et des acteurs privés et publics. Un volontarisme expliqué et incarné par le gouvernement, qui porté ses fruits en matière énergétique pour réduire la consommation électrique.
Si elle a atteint ses objectifs, c’est en grande partie dû au renchérissement du prix de l’énergie et aux difficultés des réacteurs nucléaires pour fournir l’ensemble de la demande.
Or cette rhétorique n’est plus vraiment à l’ordre du jour et les mesures d’efficacité énergétique et d’investissement (rénovation énergétique, pompe à chaleur et autres formes d’investissement) semblent privilégiées pour cet automne 2023.
Ce qui pose la question de la place que nous voulons accorder à la sobriété. Soit une simple option conjoncturelle adaptée uniquement quand les tensions d’approvisionnement sont trop importantes soit, au contraire, un défi constant à relever sur le long terme.
Sobriété et restrictions
Rappelons que le dernier rapport du Groupe intergouvernemental des experts sur l’évolution du climat (GIEC) définissait la sobriété comme « un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau, tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète ».
Cette définition met en lumière les mesures de diminution des ressources et de l’énergie au niveau planétaire. Si tous les acteurs publics et privés sont d’accord sur ces objectifs, sa mise en œuvre bute sur l’interprétation du bien-être au niveau individuel, collectif et national.
Comment concilier en effet la rhétorique de la réduction avec le bonheur des individus et comment donner du sens à une notion qui, appliquée, peut être perçue comme une restriction des libertés individuelles ?
Les pièges de l’efficacité…
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Auteur: Nathalie Lazaric, Directrice de recherche CNRS Transition Ecologique et Résilience Organisationnelle, Université Côte d’Azur