Très récemment, le ministre du Travail se félicitait de la progression continue des résultats de l’Index égalité professionnelle. La grande majorité des entreprises atteint des notes ne nécessitant pas la mise en place de mesures correctrices des écarts observés en leur sein. Or, selon l’Insee, le revenu salarial moyen des femmes reste inférieur de 24,4 % à celui des hommes dans le secteur privé. Où sont donc passées ces inégalités salariales ?
La mesure des inégalités salariales selon le genre repose sur une méthode de décomposition éprouvée et largement pratiquée. Cette méthode permet d’identifier les différentes causes des inégalités.
Aujourd’hui, l’écart tous postes confondus est estimé à 24,4 % (18 630 € net par an pour les femmes contre 24 640 € pour les hommes). Cet écart s’explique tout d’abord par des différences de durée de travail dues au poids des contraintes familiales, qui pèse plus lourdement sur les femmes. Elles travaillent plus souvent à temps partiel. Et même quand elles sont à temps plein, elles ont une durée moyenne de travail plus faible que celle des hommes, en partie parce qu’elles font moins d’heures supplémentaires.
Si on neutralise cette première cause en comparant les rémunérations des femmes et des hommes à temps de travail égal, l’écart s’élève encore à 14,8 %.
Un écart de salaire de 4,3 % ou 14,8 % ?
L’essentiel de cet écart résulte de la ségrégation professionnelle : les femmes occupent des emplois dont les rémunérations sont plus faibles en moyenne, alors qu’elles sont autant, voire plus diplômées. Elles exercent des métiers et travaillent dans des secteurs moins rémunérateurs (ségrégation horizontale), dans des entreprises plus petites, accèdent moins aux postes à responsabilité (ségrégation verticale). Une étude de 2015 montre ainsi que le salaire horaire net dans les métiers à dominante féminine est de…
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Auteur: Anne Bustreel, Economiste du travail, Université de Lille