Pourra-t-on compter sur les réacteurs nucléaires cet hiver ?

L’automne n’est pas encore arrivé que l’angoisse monte déjà pour l’approvisionnement électrique cet hiver. Jeudi 1ᵉʳ septembre, la Première ministre Élisabeth Borne mettait la pression sur EDF pour rallumer ses réacteurs nucléaires au plus vite, alors que plus de la moitié du parc était à l’arrêt. « Je compte vraiment sur EDF pour assurer son programme de redémarrage dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, et ça nous éviterait de devoir redémarrer une centrale à charbon », avait-elle insisté sur France Inter. La réponse n’avait pas tardé à fuser. « EDF s’est engagé à redémarrer tous ses réacteurs pour cet hiver », transmettait la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher à la sortie du conseil de défense sur l’approvisionnement électrique vendredi 2 septembre. Mais ce calendrier a-t-il une chance d’être tenu ? Reporterre fait le point.

  • Combien de réacteurs arrêtés et pourquoi ?

Sur les 56 réacteurs nucléaires en service que compte la France, 31 étaient arrêtés lundi 5 septembre : 16 pour maintenance ou maintenance courante, 14 pour des contrôles relatifs au problème de corrosion sous contrainte et deux pour économie de combustible, « afin d’optimiser leur disponibilité cet hiver », précise EDF dans un courriel envoyé à Reporterre.

Comment en est-on arrivé là ? D’abord, parce que la pandémie de Covid-19 a désorganisé le programme déjà chargé de maintenance des réacteurs. « Le programme de maintenance du parc nucléaire sur la période 2019-2024 est particulièrement dense, écrit ainsi EDF à Reporterre. La crise Covid-19 a nécessité de réadapter le planning de certaines opérations, afin de garantir un approvisionnement en électricité tout au long des années 2020 et 2021. Ce qui a été le cas. » Las, ces reports « ont eu un impact sur la disponibilité du parc en 2021 et 2022 par une densification des activités sur les arrêts pour maintenance », reconnaît l’électricien.

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À ce retard pris dans les opérations de maintenance s’est ajouté un problème de corrosion sous contrainte (CSC) découvert fin 2021 sur les circuits d’injection de sûreté (RIS) — vital puisqu’il est censé garantir le refroidissement du cœur en cas d’accident — et/ou de refroidissement à l’arrêt (RRA) de plusieurs réacteurs. Ce problème « a conduit EDF à réaliser un programme de contrôles et expertises…

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre