Poursuites judiciaires, intimidations… le gouvernement harcèle les associations écolos

En France, les militants associatifs sont réprimés. C’est le constat, fruit d’une année d’enquête, dressé mardi 6 octobre par divers acteurs du monde associatif réunis au sein de la nouvelle coalition pour les libertés associatives. Ils ont documenté une centaine de cas entre 2010 et 2020, allant de la coupe budgétaire aux poursuites judiciaires. « Ce rapport est né de préoccupations de chercheurs en sciences sociales et de fédérations associatives face à la montée des entraves à leur activité », explique Julien Talpin, chercheur en science politique au CNRS et directeur du réseau Démocratie et participation.

Les autrices et auteurs du document ne se contentent pas de simples témoignages déclaratifs mais ont compilé différentes preuves de ces entraves. Ils ont ensuite catégorisé quatre formes principales de restrictions :

  • la disqualification, qui s’en prend à la réputation d’une personne,
  • les entraves matérielles (coupes de subventions ou difficultés d’accéder à des locaux),
  • les entraves judiciaires ou administratives (amendes, procès pour diffamation),
  • les entraves policières ou physiques.

Seize secteurs ont été étudiés et l’écologie arrive – hélas – en bonne place avec 18 atteintes recensées. Des cas qui concernent aussi bien les militants antinucléaires d’une grande ONG, Greenpeace — condamnés à de la prison ferme en première instance — que les décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron du mouvement Alternatiba. Il est également question du harcèlement policier et judiciaire à l’encontre des militants de Bure (largement documenté par Reporterre) ou encore d’intimidation de militants antipesticides, d’ostracisation d’une association environnementale, de garde à vue pour l’organisation d’une marche pour le climat… Tous les exemples sont listés — et cartographiés

Auteur : Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre
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