Un projet d’entrepôts surdimensionné
Il y a deux ans, le producteur de luzerne biologique qui possède les terres a signé un acte sous seing privé avec l’entreprise parisienne. La cession du terrain est donc conditionnée à la réalisation du projet et, plus concrètement, à la validation du permis d’aménager, à la seule compétence de la mairie de Carcassonne. Cette négociation entre l’agriculteur et Axtom intervient dans un contexte de requalification d’un site de 70 hectares en « zone d’activité à urbaniser ».
Le collectif LBS a calculé l’emprise au sol de la future construction, et estime sa taille supérieure à celle de la Cité médiévale. Celle-ci sera en effet constituée de deux entrepôts pour un total de 110 663 m², ainsi que des parkings et des bassins de rétention des eaux.
« Malgré une opposition souvent majoritaire des citoyen·nes, l’on remarque que les commissions d’enquête ne prennent pas en compte les avis relevant d’une vision différente du développement économique et de l’aménagement du territoire. Ce sont deux visions qui s’affrontent », analyse Olivier Lozat, chargé de l’animation et de la communication à la Confédération paysanne de l’Aude, pour La Relève et La Peste.
En octobre 2023, la première manifestation avait même conduit 600 manifestant·es à s’emparer symboliquement de l’espace convoité, dans la ZAE Lannolier.

Schéma du collectif Laisse Béton Salvaza comparant les emprises au sol du projet de zone logistique à Salvaza
Derrière les murs, quelle activité ?
Au-delà des proportions – éminemment critiquables –, la nature des activités de l’entreprise interroge. La dernière enquête publique mentionne les capacités de stockage des locaux, s’élevant à 93 000 tonnes de matière. De nombreuses questions restent en suspens, notamment l’identification des marchandises stockées. La liste est longue : bois, carton, papier, polymère, jusqu’à…
Auteur: Rodolphe Lamothe