Près de Nantes, des paysans adoptent des champs abandonnés

La Chapelle-Heulin (Loire-Atlantique), reportage

« Avant, ici, il y avait 65 vignerons. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 8. » Alain Gripon, jeune retraité viticole de La Chapelle-Heulin, a vu ces dernières années les vignes alentour se faire plus rares. Entre 1999 et 2012, le Vignoble nantais a vu ses espaces dédiés à des vignes en production régresser, de 14 000 à 11 000 hectares, selon Terres en vie. Pour y remédier, cette association créée en 2017 redonne vie aux parcelles de vignes abandonnées.

Dans un petit bâtiment en bois, les membres du groupe local de La Chapelle-Heulin sont réunis pour leur réunion hebdomadaire. Autour de la table, une dizaine de participants : des propriétaires ou ex-propriétaires de terres, un paysan, le gérant d’un groupement foncier agricole, des citoyens et citoyennes engagées. Ce mardi de janvier est glacial, mais le chauffage d’appoint installé devant la bibliothèque et le dynamisme des participants réchauffent l’atmosphère. On y discute terrains à recenser ou organisation d’un chantier de défrichage.

C’est le cœur des actions de l’association, qui réunit plus d’une centaine de membres sur le Vignoble nantais, au sud de Nantes, dans huit groupes locaux : La Chapelle-Heulin, Monnières, Maisdon-sur-Sèvre, Le Pallet, La Haye-Fouassière, Vallet, Le Loroux-Bottereau et Le Landreau. Là-bas, on y produit notamment du Muscadet. Du moins, sur les parcelles de vignes qui sont encore en production. Beaucoup sont en friche. Après une sorte d’âge d’or des années 1970 à 1990, cette activité séduit moins. « Les épisodes de gel des années 1990 et 2000 ont accentué le déclin. Ceux qui partent à la retraite ont du mal à trouver des repreneurs, car les résultats ne sont pas toujours bons », explique Alain Gripon. Terres en vie remet en état les terrains laissés à l’abandon, y plante des haies, et y gère l’installation de paysans.

Des parcelles en friche éparpillées sur le territoire

Pour redonner vie aux vignes laissées à l’abandon, encore faut-il savoir où elles se trouvent et à qui elles appartiennent. « Il y a plus de 10 000 parcelles cadastrées [référencées dans une base de données administrative] dans le vignoble, avec toutes les successions, même la chambre d’agriculture n’y comprend pas tout », avance Michel Dupré, retraité, qui a travaillé dans l’agriculture et dans la gestion d’espaces naturels. L’association, dont il est l’un des membres fondateurs, opère un vaste travail de cartographie. Elle a créé un outil informatique pour inventorier les observations faites sur le terrain.

Une fois cartographiés, les terrains peuvent être loués à Terres en vie. C’est ce qu’on fait Marie-Thérèse…

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Auteur: Héloïse Leussier Reporterre