L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), reportage
Les tiges de bambou semblent avoir littéralement transpercé le bitume. À leurs sommets, des restes de macadam tiennent en équilibre et sont léchés par de jeunes et frêles feuilles jaunes. Plantée au milieu du parking du projet de ferme écologique et solidaire Lil’Ô, sur L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), l’œuvre de Bastien Cuénot baptisée Élévation semble avertir qu’ici, la nature reprend sa place.
Les bambous baignent dans un mélange d’eau stagnante et de terre. « L’eau ne s’infiltre plus, car le sous-sol est complètement imperméable », explique le coordinateur et animateur du lieu, Quentin Metge. En cet après-midi printanier, il accompagne une dizaine de curieux venus visiter la ferme, coincée entre le parc départemental de la commune et la pointe de l’île laissée en libre évolution, le tout classé Natura 2000.
Cette ancienne friche industrielle de 3,6 hectares est mise à la disposition de l’association Halage depuis 2018 par le conseil départemental. Elle y porte le projet Lil’Ô, lui-même fédérant des activités d’insertion et des initiatives de dépollution des sols. Ferme florale, fabrication de compost, recherche sur la création de « technosols »… Ces projets permettent d’expérimenter des formes de vie écologique sur une île polluée par des années d’exploitation industrielle et qui a longtemps constitué la base arrière du secteur du BTP, tout en œuvrant à l’insertion professionnelle des gens qui y travaillent. Un défi de taille.
« Les terres de remblais qui ont été excavées de Paris ont été entreposées ici »
« Il faut vous imaginer que, pendant des années, les terres de remblais qui ont été excavées de Paris pour construire la ville ont été entreposées ici », raconte le directeur de l’association Halage, Stéphane Berdoulet. Dans les années 1960, l’exploitation industrielle a pris le…
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Auteur: Mathieu Génon, Violaine Colmet Daâge