Près de Toulouse, un hangar de e-commerce suspendu par la justice

Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), reportage

C’est une victoire provisoire pour les opposants au projet Terra 2. Les travaux d’aménagement de la Zac (zone d’aménagement concerté) des Portes du Tarn, qui prévoit la construction de ce grand hangar de 7 hectares, ont été stoppés lundi 21 février, à la suite de la décision du tribunal administratif de Toulouse, rendue le 18 février. Les manifestants doivent désormais attendre le jugement sur le fond, en septembre prochain, pour connaître la décision définitive.

« Nous soufflons, certifie Sylvain Plunian, élu d’opposition à Saint-Sulpice et figure de Saint-Sulpice active et citoyenne (SSAC), association constituée par les opposants au projet. Ce n’était pas gagné, les exemples ne sont pas rares de travaux maintenus contre toute logique, et parfois légalité. Nous avons énormément donné ces derniers mois, alors ce répit est le bienvenu. »

Blocage de l’entrée du chantier le 3 février 2022. © Alain Pitton/Reporterre

Destruction d’espèces protégées

Les opposants n’ont en effet pas chômé. C’est dans la brume glaciale d’un petit matin de janvier, sous le regard ébahi d’une poignée de chevreuils et de quelques oiseaux frileux, que les travaux d’aménagement ont débuté sur 198 hectares de terres arables, bois et bosquets. À Saint-Sulpice-la-Pointe, le collectif Stop Terra 2 avait anticipé le mouvement de la partie adverse, la Société publique locale d’aménagement (SPLA), présidée par Christophe Ramond, également à la tête du conseil général du Tarn. Les militants avaient constitué la SSAC, résolus à poursuivre par voie légale l’opposition à ce projet et ainsi ester en justice.

Quand les impressionnantes machines ont été emmenées sur le lieu — alors clôturé et gardé par des vigiles —, SSAC, aux côtés de France Nature Environnement (FNE), a déposé le 24 janvier un référé-suspension contre l’arrêté conjoint du préfet de Haute-Garonne et de la préfète du Tarn, le 6 mai 2021, autorisant la destruction d’une quarantaine d’espèces protégées pour l’aménagement de la Zac. Les militants dénoncent également la construction de l’entrepôt logistique géant et l’arrivée future de nombreux camions, qui devraient être destinés au e-commerce, comme l’indiquait Reporterre en juin dernier.

Un des responsables du chantier face aux militants, lors de la manifestation du 7 février 2022. © Alain Pitton/Reporterre

Alors que le sol était raclé, les haies foulées pour préparer la voirie et…

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Auteur: Alain Pitton, Valérie Lassus Reporterre