Préserver les herbiers de Posidonie, ces précieux puits de carbone sous-marins

Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 7 au 17 octobre 2022 en métropole et du 10 au 27 novembre 2022 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition aura pour thème : « Le changement climatique ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Les herbiers marins sont des écosystèmes constitués de plantes à fleurs qui se développent en mer ouverte, en estuaires ou en lagunes. Ces prairies sous-marines colonisent les littoraux de tous les continents, à l’exception de l’Antarctique, de la surface à environ 60 m de profondeur.

Ces habitats apportent de nombreux services écosystémiques que ce soit en termes d’approvisionnement (nourriture), de régulation (prévention de l’érosion côtière, modération des évènements extrêmes, amélioration de la qualité des eaux), de soutien (maintien de la biodiversité et des activités de pêche) ou sur le plan culturel (valeur esthétique, opportunités en termes de tourisme et de loisir).

Au même titre que les mangroves ou les prés-salés, les herbiers marins sont aussi reconnus pour leur rôle dans l’atténuation du changement climatique. Ces écosystèmes participent à la capture du dioxyde de carbone (CO2) lors de la photosynthèse et à sa séquestration sous forme de carbone (appelé communément carbone bleu). Contrairement à la plupart des écosystèmes terrestres où le carbone est principalement piégé dans la biomasse vivante pendant des décennies ou des siècles, les herbiers marins accumulent ce carbone dans leurs sols (sédiments) durant des siècles voire des millénaires constituant ainsi des puits de carbone significatifs.

Banc de castagnoles (Chromis chromis) au sein d’un herbier de Posidonies.
Gérard Pergent, CC BY-SA

Dans le contexte de changement climatique, leur potentiel exceptionnel revêt un intérêt tout particulier. Les récents efforts portant sur l’inventaire et le fonctionnement de ces puits de carbone ont permis de souligner leur rôle et ont offert l’opportunité d’améliorer la conservation et la restauration de ces habitats vulnérables.

L’herbier de Posidonies : un puits de carbone majeur

La Méditerranée présente un atout de taille dans la lutte contre le changement climatique : la Posidonie (Posidonia oceanica). Cette espèce endémique forme de vastes herbiers, entre 0 et 40 m de profondeur, identifiés comme l’un des puits de carbone naturel les plus importants. Cette spécificité méditerranéenne réside dans la grande distribution des herbiers de Posidonies et dans leur capacité à édifier un sol (structure unique dénommée « matte »).

Cette matte, composée de rhizomes, de racines et de…

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Auteur: Briac Monnier, Docteur en Biologie et Écologie marine, Université de Corse Pascal-Paoli