Présidentielle 2022 : Soirée mondaine entre éditocrates sur France 2

« Le plateau est plein à craquer ! » s’enthousiasme Léa Salamé ; « On les voit tous partout ! » se félicite Laurent Ruquier au moment d’énumérer les dix-sept invités qui, 1h52 minutes durant, sur un même plateau, commenteront « l’actualité de la campagne présidentielle ». En plus de l’humoriste Sébastien Thoen – le 18ème ! –, le service public a fait le choix d’un large casting, parmi ce que chaînes d’info, télés, radios et presse magazine produisent de plus « éditorialistiquement pur » :

Mathieu Bock-Côté (chroniqueur CNews et Europe 1), Geoffroy Lejeune (directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, chroniqueur BFM-TV), Alexandre Devecchio (rédacteur en chef adjoint au Figaro et chroniqueur CNews, Sud Radio et France Inter), Louis Morin (journaliste, réalisateur d’un documentaire en cours sur Zemmour), Yann Moix (chroniqueur sur C8), Géraldine Maillet (chroniqueuse sur C8), Anne Rosencher (directrice déléguée de la rédaction de L’Express), Riss (Charlie Hebdo), Christophe Barbier (directeur de la rédaction de Franc-Tireur, éditorialiste BFM-TV), Jean-Michel Aphatie (éditorialiste LCI, France 5), Nathalie Saint Cricq (éditorialiste France TV), Benjamin Duhamel (journaliste politique BFM-TV), Laetitia Krupa (« spécialiste de communication politique », journaliste politique France Info), Patrick Pelloux, Pablo Pillaud-Vivien (responsable éditorial de la revue Regards, chroniqueur ponctuel sur BFM-TV), Gérard Miller (éditorialiste LCI) et enfin, Anne Nivat (journaliste).

Si France 2 se revendiquerait bien volontiers du pluralisme, le dispositif laisse entrevoir, à lui seul, les conditions du « débat politique » proposé aux téléspectateurs à une semaine de l’élection présidentielle : une durée moyenne d’intervention pour chaque invité d’environ 4 minutes et 12 secondes, et 97 prises de paroles au total. Seules 2 interventions ont excédé 2 minutes en continu, 20 ont duré entre 1 minute et 1 minute 40. Les 75 restantes ne dépassent pas la minute. Autant le dire d’emblée : il fallait là des fast-thinkers de compétition.

Un prérequis d’autant plus indispensable que les sujets ont beaucoup varié, plusieurs thématiques et considérants s’entremêlant dans la masse des commentaires sans que les invités soient, de fait, en capacité de réagir à chacun et d’interagir systématiquement entre eux. Un « débat » pour le moins fourre-tout donc, au cours duquel les animateurs prétendaient « parler de tous les candidats »….

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Auteur: Pauline Perrenot Acrimed