Présidentielle au Tchad: duel inédit entre le chef de la junte et son Premier ministre

Les Tchadiens votent lundi pour mettre fin à trois ans de pouvoir militaire dans une présidentielle qui se résume à un duel inédit entre le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, ex-opposant rallié à son régime.

Mais l’opposition, violemment réprimée et écartée de la course, appelle à boycotter un scrutin « joué d’avance » pour perpétuer une « dynastie Déby », et des ONG doutent de la crédibilité de l’élection.

A N’Djamena, il est difficile de mesurer l’engouement à la mi-journée. S’ils se pressaient peu à l’ouverture des bureaux de vote à l’aube, les électeurs semblaient plus nombreux en milieu de matinée dans plus de 20 bureaux de vote visités par des journalistes de l’AFP.

Mais à midi, sous une chaleur écrasante, les lieux étaient déserts.

Au début de la campagne, tous les observateurs prédisaient une victoire massive du président de transition Déby après qu’il eut fait écarter tous ses rivaux les plus dangereux.

Mais l’économiste Masra, accusé par ses anciens alliés de l’opposition d’être un « traître » rallié au système Déby et vrai-faux candidat pour « donner un vernis démocratique » au scrutin, est apparu comme un possible trouble-fête. Capable au moins de pousser le général à un second tour, en drainant des foules imposantes à ses meetings.

« un bon président »

« Je suis venue pour faire mon choix, prendre un bon président qui peut changer le pays et même aider les jeunes à évoluer », s’époumone Angéline Goltoua, une chômeuse de 24 ans après avoir déposé son bulletin, dans une classe aux murs lépreux d’une école du quartier d’Abena, un bastion des partisans de Masra.

Déby et Masra, âgés de 40 ans, se…

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