Présidentielles 2022 : Pour une énergie de base gratuite et dénucléarisée ! — Paul Ariès, directeur de l'Observatoire International de la Gratuité

N’est-il pas paradoxal d’envisager la gratuité de l’énergie correspondant aux besoins élémentaires de la population alors que la planète subit les conséquences catastrophiques d’un siècle d’énergie carbonée bon marché et que les ressources conventionnelles de pétrole et de gaz sont en voie d’épuisement ? Le paradoxe n’est qu’apparent car le caractère marchand de l’énergie est incapable de garantir à chacun le minimum d’énergie indispensable pour vivre et conduit, par ailleurs, la planète dans le mur.

Le capitalisme, passé par l’âge du charbon, du pétrole, des énergies non conventionnelles, type gaz de schiste, ne peut digérer les énergies renouvelables, sauf à les adapter à sa propre logique d’abondance marchande et non pas d’économies d’énergie, comme il l’envisage avec les parcs éoliens implantés en pleine mer ou avec les fermes agricoles géantes où ce n’est plus la production alimentaire qui rentabilise mais les déjections animales transformées en énergie !

Développons un autre exemple : la COP 21 traite, avec raison, de la qualité thermique de l’habitat, mais en parlant surtout des constructions nouvelles puisque ce marché s’avère immédiatement solvable, alors que l’effort devrait porter sur le parc ancien soit 90 % des logements, composés largement de « passoires thermiques ! 15 % de ces logements consomment plus de dix fois la norme BBC. 80 % du parc national, soit 24 millions de logements, nécessiteraient une rénovation, notamment ceux construits avant 1975, époque à laquelle aucune réglementation thermique n’existait.

Un tel programme de rénovation thermique ne peut être mené dans le cadre du capitalisme comme le prouvent deux mesures phares montrant l’ingéniosité du système pour faire de l’argent.Depuis 2006, les entreprises productrices d’énergie sont soumises à une obligation de quotas d’économie d’énergie donnant droit à des « certificats d’économies d’énergie », sauf que ces CEE obligatoires peuvent être non pas mérités mais achetés auprès d’autres entreprises plus volontaristes (selon le mécanisme perfide des droits à polluer).

Autre mesure phare, celle des « bâtiments à énergie positive » qui relèvent parfois d’un banal tour de magie « écologique ». Pour contourner la norme de basse consommation (50 Kwh/m2/an), il suffit de produire et de revendre à EDF davantage d’énergie que le bâtiment n’en consomme, même si la consommation du bâtiment est bien supérieure à la norme. Exemple :…

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Auteur: Paul Ariès, directeur de l’Observatoire International de la Gratuité Le grand soir