Présidentielles 2022 : vers la gratuité des cantines ! — Paul ARIES

Vers la gratuité de la restauration sociale

Le droit à l’alimentation est reconnu internationalement. Né officiellement, en 1996, lors du sommet mondial sur l’alimentation réuni à Rome (Italie), il se trouvait déjà dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, dans des textes spécifiques dont la Convention internationale sur les droits des enfants et dans des textes régionaux (Europe) ou nationaux. Les débats, accompagnant ces déclarations, ne laissent aucun doute : le droit à l’alimentation n’est pas celui à une ration minimale de calories, de protéines et autres nutriments. Ce n’est pas davantage le droit à être nourri mais à se nourrir, c’est-à-dire à disposer d’une alimentation suffisante et de qualité choisie en fonction de ses valeurs culturelles et de son patrimoine naturel. Le droit à l’alimentation ne relève pas plus que les autres droits (à l’eau, aux transports, au logement, etc.) d’une vision misérabiliste.

L’échec tragique du système marchand

Ce droit essentiel à l’alimentation est pourtant violé chaque jour. La faim progresse de nouveau, en 2017, dans le monde, après une longue période de recul. La FAO estime que le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 777 millions en 2015 à 815 millions en 2016 et s’approche des 900 millions soit une personne sur huit ou neuf. Dans les pays du Sud, un enfant sur six souffre d’insuffisance pondérale et un sur quatre connaît un retard de croissance. La malnutrition s’avère responsable de la mort de 3,1 millions d’enfants de moins de cinq ans chaque année soit la moitié (45 %) des décès. Jean Ziegler (ancien porte-parole de la FAO) rappelle que cette tragédie ne s’explique nullement par une insuffisance structurelle mais uniquement par les choix politiques effectués et le poids des marchés et des fonds d’investissement qui spéculent sur les denrées. Lors d’une récente émission, nous avons pu confronter nos points de vue avec Josef Zisyadis (vice-Président de Slow food en Suisse, directeur de la semaine du goût) et François Pythoud, ambassadeur de la Suisse auprès de la FAO, nous étions d’accord pour dire que ce drame ne se réglera pas sans changement de politiques agricoles . Il existe des ennemis du droit à l’alimentation qui ont le visage des spéculateurs agroalimentaires et des voleurs de terre. Le droit à l’alimentation passe nécessairement par la reconnaissance de la souveraineté…

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Auteur: Paul ARIES Le grand soir