Présidentielles : Le retour du Midi rouge ?

Nous y voilà : le premier tour de l’élection présidentielle est passé, et le scénario de 2017 se répète. Même si une immense majorité de français ne le souhaitait pas, le pays se retrouve confronté au même duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais l’histoire ne se répète pas et les rapports de force ont sérieusement évolués en cinq ans. Jean-Luc Mélenchon réalise une percée à Montpellier, en banlieue parisienne, dans les Antilles… Et l’infect Zemmour râte son pari, finissant à 7% ! Alors, quels sont les gagnants de cette séquence, et quels en sont les perdants ? Petit tour d’horizon.

Trois blocs différents

Tous les commentateurs politiques s’accordent à parler d’une « tripartition » : loin devant la concurrence, trois blocs se dessineraient, avec dans l’ordre un centre libéral macroniste, une extrême droite lepéniste, et une gauche mélenchoniste. Cette analyse est un peu simpliste. En cinq ans de gouvernement, par ses mesures antisociales et sa répression des soulèvements, Emmanuel Macron s’est attaché un électorat de droite et de centre-droit, un « bloc bourgeois » assez solide concentré dans les centre-ville aisés et dans l’ouest de la France. Marine Le Pen quant à elle a commencé assez bas dans les sondages, mais son profil de « meilleure challenger » et l’empêtrement d’Eric Zemmour dans l’outrance raciste lui a donné un coup de fouet. Les banlieues pavillonnaires, les villages, les zones désindustrialisées ont assez massivement voté pour elle, notamment dans le nord-est et sur la côte d’azur.

La dynamique de Jean-Luc Mélenchon est plus complexe. La dernière campagne du leader insoumis a été à la fois un succès lui offrant son meilleur score, et un échec, puisqu’il reste sur la troisième marche. L’appui massif de l’extrême gauche et les progrès engrangés dans les quartiers populaires comme dans les villes grâce à l’effet « vote utile » sont un trompe-l’œil. Son score est en recul dans la France périphérique : une campagne très marquée à gauche lui a permis de s’imposer dans cet espace politique comme une figure incontournable, mais sans possibilité de convaincre nombre d’abstentionnistes et d’électeurs d’autres partis dans les couches populaires. Il n’y a pas eu d’effet « gilet jaune ». Les excellents résultats de l’Union populaire dans les grandes villes et dans le Midi représentent en tout cas une tendance de fond. Mais il est probable que le retour à des élections locales sans…

La suite est à lire sur: lepoing.net
Auteur: Le Poing