Prévoir en stratèges, agir en primitives

Ce n’est pas parce que des personnes ont subi une violence cruelle qu’elles vont lutter contre leurs agresseurs ou qu’elles vont être solidaires avec d’autres personnes qui en subissent des violences ni qu’elles ne vont pas devenir à leur tour des agresseurs en trouvant d’autres souffres douleurs. La cour de récréation d’une école primaire suffit pour témoigner. A l’ombre des vieux marronniers, parfois les victimes d’hier sont les bourreaux du lendemain, en tout cas la mémoire ne suffit pas. En essayant de construire l’homme nouveau dans la société du progrès, la modernité s’est cassée la gueule dans sa course effrénée. Non seulement les communautés humaines n’ont pas été plus justes, plus égalitaires, plus respectueuses de l’altérité, elles ont été capables du pire, planifier et fabriquer la mort industriellement, la cruauté sans entrave.

Comment de la « solution finale » nazie on arrive à la « victoire finale » de Netanyahou ? Voilà ce qui pour les tempérants et les calmes de ce monde serait un raccourci grossier, voire une question bête ; elle s’adresse à nous non pas en tant que sujets de connaissance. Nous savons suffisamment. Ce n’est pas un « que puis-je savoir ? » mais un « que puis-je faire ? ».

Prévoir en stratège, agir en primitif

C’est sur un mur, il y a quelques années, lors d’une manifestation parisienne un peu agitée, alors que le cortège de tête recomposait la structure et le cadre rituel des manifestations avec leurs services d’ordre, que j’ai rencontré René Char et les Feuillets d’Hypnos. J’étais loin de connaitre l’auteur de ces mots ; étrangère, vivant en France depuis peu, en tout cas pas assez, j’avais d’autres références quant à la Résistance. Mais ce jour-là, le contexte de leur apparition sur ce mur, en fait c’était un panneau publicitaire de métro, était suffisant pour redonner un souffle au texte, pour que…

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Auteur: dev