Prison dehors ?

Voici un article qui essaye de préciser l’idée terrifiante selon laquelle nous pourions nous trouver « en prison dehors ». Autrement dit, que notre univers quotidien se mue, insidieusement, en une entreprise de contrôle permanent, via la peur du virus et les technologies de l’information. Comme l’écrit Mark Weiser, théorisant le rôle de l’informatique en 1990 : « Les technologies les plus abouties sont celles qui disparaissent ». Disparaissant, elles n’en configurent pas moins notre vie puisqu’elles « se tissent dans la trame de notre quotidien jusqu’à s’y fondre complètement ». D’où l’intérêt de cet article : penser la pandémie tout en restant attentifs à ces opérations technologiques qui finissent par devenir naturelles.

Comment comprendre les oscillations du pouvoir ? Faut-il croire que les gouvernants tâtonnent parce qu’ils cherchent à nous protéger d’un assaillant invisible et trop peu connu ? Etant donné que les lois dont on parle actuellement n’ont pas grand-chose à voir avec la situation sanitaire, on peut en douter. On peut même penser que la situation sanitaire est une aubaine pour les gouvernants : ils peuvent user de l’idée de régulation et de protection de la vie pour renforcer le pouvoir de ceux qui parfois, agriculteurs, chasseurs, policiers, nous empoisonnent, nous dégagent des forêts, nous tapent plutôt que nous nourrir, nous ouvrir les espaces, nous permettre de vivre en paix.

Considérant certes la réalité du trouble qu’occasionne le surgissement d’un nouveau virus, et qui rappelle que la vulnérabilité des corps touche le corps social, nous pouvons aussi être amenés à penser que les gouvernants cherchent à nous maintenir « dedans », c’est-à-dire à la maison, dans l’éco (-nomie, -logie, -sécurité, -gnose), dans une civilisation censée nous protéger contre des assauts extérieurs qualifiés de barbares, au sein d’un corps social déjà voué à assurer…

Auteur: lundimatin
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