Prix de l'électricité : les fournisseurs alternatifs en crise

Que se passe-t-il du côté des fournisseurs alternatifs d’électricité en France ? Cette semaine, Iberdrola a suscité un tollé en disant vouloir résilier des milliers de contrats arrivant à échéance. Cet épisode n’est que le dernier d’une longue série. Ces derniers mois, plusieurs acteurs du secteur se sont retirés du marché, comme E.Leclerc énergies et Oui Energy, ou ont été placés en liquidation judiciaire, comme Hydroption. Mint Énergie s’est retrouvé dans la tourmente pour avoir brutalement augmenté les factures d’électricité de ses clients. Quant à Enercoop, il s’est résigné à recourir temporairement à l’énergie nucléaire pour survivre.

Comment en est-on arrivé là ? À cause de la flambée des prix de l’énergie, répondent en chœur les principaux intéressés — une petite vingtaine au total en France. En effet, la plupart d’entre eux ne produisent pas de courant. Ils sont donc contraints d’acheter l’électricité qu’ils revendent à leurs clients, soit sur les marchés de gros européens, soit à EDF, soit auprès d’autres producteurs. 

Or, depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix du mégawattheure a explosé sur les marchés de gros, de 42 euros il y a un an à plus de 470 euros actuellement. « Aujourd’hui, on est dans une gestion de la pénurie : les prix du marché ont quitté toute rationalité économique », confirme à Reporterre Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting. Certes, ces fournisseurs peuvent essayer d’acheter un peu plus d’électricité nucléaire à bas coût à EDF, via le dispositif baptisé Arenh. C’est d’ailleurs en partie pour les soutenir que l’État avait décidé en urgence en février dernier un relèvement du plafond annuel de l’Arenh à 120 térawattheures (TWh) au lieu de 100 TWh. Mais selon les alternatifs, cela reste insuffisant pour desserrer l’étau. Dans ces conditions, certains préfèrent inciter leurs clients à partir plutôt que répercuter cette hausse sur leurs factures — Iberdrola évoque ainsi « des prix qui vont doubler ou tripler ».

Le fournisseur espagnol a invité ses clients éconduits à se tourner vers un autre opérateur qui, à l’instar d’EDF, applique le tarif réglementé de vente (TRV). Ce tarif, fixé une fois par an par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), est censé garantir aux consommateurs un coût de l’électricité plus stable que les prix du marché. En 2022, sa hausse a ainsi été limitée à 4 % dans le cadre du bouclier…

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Auteur: Amélie Quentel Reporterre