« Ça m’a raccourci l’espérance de vie. En cinq ans, j’ai brûlé cinquante marmites, et je ne m’en remets pas », s’est exprimée à la barre Geneviève Legay, au matin du second jour de procès. Essoufflée, légèrement courbée, c’est avec son franc-parler et ses intonations méridionales que la militante de l’association Attac a raconté le drame qui a bouleversé sa vie. Elle a écopé d’une ITT (incapacité temporaire totale) de travail de 8 jours, en l’espèce 4 mois, et souffre encore aujourd’hui de syndromes post-traumatiques, d’une perte totale de l’odorat, partielle de l’audition, et d’un trouble de l’équilibre.
Les faits remontent au 23 mars 2019, un samedi qui marque l’ « acte 19 » de la mobilisation des Gilets jaunes. Geneviève Legay, retraitée de 73 ans, consacre alors une bonne partie de son temps à ses activités sociales et militantes. Elle s’est donc rendue dans le centre-ville de Nice pour manifester, en dépit de l’interdiction publiée la veille au soir par la préfecture. Une interdiction coïncidant avec la rencontre très médiatisée entre le président chinois Xi Jinping et Emmanuel Macron.
Après près de deux heures de manifestation, Geneviève Legay se trouve place Garibaldi aux environs de 11 h 30. Des gaz lacrymogènes planent sur la place, et la foule se disperse après une première charge des compagnies départementales d’intervention (CDI), des policiers intervenant en maintien de l’ordre sans forcément de formation en la matière. Alors que la porte-parole d’Attac s’apprête à partir, elle voit s’approcher des colonnes de CRS ; elle se souvient d’avoir pris peur, puis c’est le trou noir.
Elle n’est pas la seule à tomber, le journaliste de LCI Hugo Blais a lui aussi chuté. Elle a été prise dans une charge au cours de laquelle elle a été poussée, et a subi de graves blessures. Annoncé comme le « procès de la police » par Attac tant il est rare…
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Auteur: Laure Solé