La conversation a lieu le 25 mai 2018 sur les coups de 21 heures Les deux hommes ne savent pas qu’ils sont sur écoute et que la DGSI retranscrira leurs paroles au cours d’une longue instruction. « Il aurait déjà fallu qu’on aille dans un coin (…) et dès qu’on voyait un barbu en kamis là, habillé comme ça, qu’on lui en colle une direct et qu’on en croise deux trois nanas voilées qu’on leur en colle une et puis qu’on se tire », Daniel R., alias Tommy, est un ancien militaire qui a servi en Afghanistan.
Entre fin 2017 et juin 2018, l’artificier du groupe AFO (Action des forces opérationnelles), a testé et amélioré des explosifs à base de TATP. Il connaît bien l’homme auquel il s’adresse, ils sont ensemble allés chercher des armes en Belgique. « Ouais, ouais, c’est sûr », répond de l’autre côté du fil, Olivier L, alias Oliès. Ils regrettent que les actions dont il est question lors des réunions avec le reste du groupe ne se soient pas encore concrétisées.
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Quelques minutes après, Daniel R. reprend : « Pour moi, c’est ça il faut taper à l’aveuglette. De toute façon c’est même pas de l’aveuglette puisque c’est eux-mêmes qui montrent leur gueule (…). Ils le montrent puisque c’est pas des habits religieux, c’est des habits politiques. » Oliès répond : « Oui mais on est déjà en guerre ». Il ajoute : « elle a commencé depuis le Bataclan la guerre ». À la barre, Tommy, 39 ans, affirmera avoir bu ce soir-là, Oliès dira, lui, avoir fumé du shit, sous-entendant en somme que ce n’étaient que des mots dépassant leurs pensées.
Depuis l’ouverture du procès pour…
Auteur: Pauline Migevant