C’est un tournant juridique majeur qui s’ouvre. Pour la première fois en Europe, une entreprise pétrogazière doit répondre devant un tribunal des allégations environnementales diffusées à grande échelle.
Le cœur du litige ? Une série de messages marketing vantant l’ambition de TotalEnergies d’atteindre un objectif de “neutralité carbone” d’ici 2050, son rôle prétendu d’acteur majeur de la transition énergétique, ou encore les vertus climatiques supposées du gaz fossile et des agrocarburants. Derrière cette vitrine se cache, aux yeux des associations requérantes, une “stratégie climaticide”.
TotalEnergies : la transition en trompe-l’œil
Tout commence en mars 2022, lorsque les trois ONG assignent TotalEnergies pour “pratiques commerciales trompeuses”, après une vaste opération de communication menée en parallèle du changement de nom du groupe – ex Total devenu TotalEnergies.
Affichages publics, publicités à la télévision, posts sur les réseaux sociaux : une vague d’images de panneaux solaires, d’éoliennes et de bornes de recharge qui tente de faire croire à une métamorphose verte. En réalité, 97 % de l’énergie produite par TotalEnergies en 2024 provient encore et toujours des hydrocarbures, et au moins 78 % de ses investissements y sont encore dédiés.
« La première demande qu’on forme, c’est vraiment une reconnaissance, par le tribunal judiciaire de Paris, du fait que ces communications de Total sont trompeuses auprès des consommateurs », a rappelé Marcellin Jehl des Amis de la Terre.
Loin d’un simple changement de nom, cette campagne a été, selon les requérants, une tentative délibérée de verdir l’image du groupe dans le but d’influencer les choix des consommateurs.
Le verdissement comme stratégie commerciale
Les associations demandent à la justice plusieurs mesures fortes. D’abord, la reconnaissance du caractère trompeur des allégations climatiques…
Auteur: Louis Laratte