Adam’s Rib (1949), classique comédie du remariage, est aussi un film de procès. D’ailleurs, plusieurs histoires se déroulent en même temps : le procès de Doris Attinger, accusée d’avoir tenté d’assassiner son mari et la maîtresse avec laquelle il se trouvait ; la séparation, puis les retrouvailles entre Amanda Boner (l’avocate qui défend Doris) et Adam Boner, son mari (substitut du procureur dans le même procès). Les deux histoires s’entremêlent bien sûr, pas seulement en raison de l’implication des personnages, mais surtout parce que se déroulent, à la faveur du procès de Doris, deux autres procès : celui de la justice et celui d’Adam, tous deux menés par Amanda, au nom d’une certaine idée des rapports hommes/femmes.
Trois procès en un (1) : le procès de la justice
Le film de procès est un genre à part entière dans le cinéma américain, et dans Adam’s Rib comme dans de nombreux films de la même catégorie, le procès qui se déroule sous nos yeux soulève des enjeux tout autres que strictement judiciaires, pour ne pas juger seulement ceux qui sont présents dans le box des accusés [1]. Dans le film de Cukor, ce sont même les accusateurs qui se retrouvent à la place des accusés : d’une part le système judiciaire et d’autre part Adam, qui est dans l’histoire à la fois substitut du procureur et le mari d’Amanda.
Le procès que le spectateur est invité à suivre oppose la société (en la personne d’Adam) contre Doris Attinger, et ce au nom de Warren Attinger, qui a manqué d’être tué par sa femme et qui demande qu’elle soit enfermée pour en être débarrassé pour de bon. On le comprend à la lecture des grands titres de la presse que l’on découvre, en même temps que le couple d’avocats, lors d’une des premières scènes du film, dans leur chambre à coucher. L’emballement d’Amanda est immédiat, car elle perçoit bien dans l’accusation d’homicide qui pèse Doris…
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Auteur: Nellie Dupont, Sylvie Tissot