Procès de militants d’extrême droite : bafouer les procédures, c’est piétiner l’État de droit

Vendredi 8 septembre dernier, sept militants néonazis devaient être jugés pour « participation à groupement en vue de commettre des violences » contre les supporters du Maroc à l’occasion de la demi-finale de la coupe du monde, en décembre 2022. Un projet de ratonnade organisé par des hommes racistes, pour la plupart fichés S, militants d’extrême droite connus. Or, la 14e chambre correctionnelle de Paris a annulé tous les actes de procédure. Les mis en cause n’ont pas été jugés et sont ressortis libres. Cette bévue judiciaire a empêché un débat sur le fond, sur la violence raciste qui se déploie dans notre pays de manière inédite. À qui la faute ? Le parquet de Paris a avalisé une procédure policière bancale. Des interpellations irrégulières, des scellés inexistants, une transmission incomplète du dossier aux avocats de la défense. Au regard de ces éléments, le tribunal correctionnel ne pouvait qu’annuler ce procès et relâcher ces militants néonazis. Pire : il est rassurant qu’il l’ait fait.


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La vie de personnes se joue dans les tribunaux. Bafouer les procédures, c’est piétiner l’État de droit. Car la procédure pénale n’est pas un empilement de procès-verbaux, une complexité administrative créée pour « emmerder » les policiers. C’est l’une des garanties de l’application de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Quelle que soit sa couleur de peau, la provision de son compte en banque, sa religion, ses idées politiques ou les faits reprochés : la procédure doit s’appliquer à tous de la même manière. Certes, celle-ci peut être perfectionnée voire simplifiée à quelques endroits, mais « d’une main tremblante »

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Auteur: Nadia Sweeny