Procès France Telecom : l’enfer néolibéral

De mai à juillet 2019, 7 dirigeants du groupe France/Telecom/Orange, dont le PDG Didier Lombard, ont été jugés pour avoir organisé le harcèlement et la maltraitance managériale des salariés afin d’obtenir plus de 20 000 départs « volontaires », l’objectif étant de désendetter le groupe pour faire remonter le cours de ses actions en bourse. Le tribunal a condamné tous les accusés, ce qui constitue un événement sans précédent… mais les peines pécuniaires sont dérisoires, eu égard aux dizaines de suicides et aux terribles sévices psychologiques sciemment provoqués par les coupables.

C’est avec les moyens de la littérature que l’écrivaine Sandra Lucbert, qui a suivi le procès, donne à voir ce qui était en jeu dans ce procès inédit et donne à comprendre, ce faisant, les raisons pour lesquelles une condamnation qui soit à la mesure du crime était impossible. Tel est l’objet de son livre récemment paru au Seuil, dans la Collection Fiction & Compagnie, intitulé Personne ne sort les fusils.

« On n’a pas si souvent l’occasion de voir à nu la lutte des classes », écrit Sandra Lucbert à propos du face à face entre les parties civiles meurtries, mutilées par les tortures subies ou endeuillées par les suicides, et la bonne conscience satisfaite, le contentement irrépressible des prévenus. Si les dirigeants et les managers de France Telecom ont pu avec succès faire du harcèlement « leur cœur de métier », comme il a été dit au procès, et si leurs victimes se sont retrouvées sans défense, c’est parce que l’emprise de langue du capitalisme néolibéral (LCN, écrit S. Lucbert) et de ses catégories de pensée a mis en place un implacable système de domination.

Les instruments d’analyse de S….

Auteur : Le Média
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