« Prodiges de la République » : nouvel effet de com’ pour masquer les carences de l’Etat

Dimanche dernier, Marlène Schiappa annonçait sur Twitter le lancement des « Prodiges de la République », nouveau dispositif mis en place par le gouvernement français. Quel est le principe ? Des « prodiges » sont désignés par leurs proches, puis envoyés devant un « jury départemental » (réuni pour l’occasion) qui choisira un.e citoyen.ne modèle dont l’honneur sera de verser 500 € à une association de son choix.

Le collectif virtuel des Répliques n’a pas tardé à relever la réponse cinglante de Cédric Herrou à cette annonce. En quelques mots, Cédric Herrou a fait apparaître l’envers du décor : sous ce dispositif « valorisant » la solidarité et la citoyenneté, est abritée une France où il a fallu se battre quatre années durant pour qu’un citoyen se voie accorder le droit d’aider des personnes en danger malgré leur irrégularité administrative.

Alors, si la réplique nous fait rire (pour ne pas pleurer), c’est parce qu’elle nous donne à voir la distance absurde qui se trouve entre deux usages du terme de « solidarité ». Un usage relève de la communication opportuniste d’un gouvernement mal en point – un autre vient de l’activisme patient d’un citoyen encore mis à mal par les idéologues dominants. « Solidarité », voilà donc un qualificatif qui vous coûtera 30.000 euros si vous ne l’orientez pas vers les bons gens, et vous couvrira d’une gloire momentanée s’il convient aux critères d’un jury départemental. Mais comment en est-on arrivé-là ? Explications par Pierre Boccon-Gibod.

L’histoire de Cédric Herrou est celle d’un agriculteur venant en aide à des personnes en danger près de chez lui conformément à un principe que lui a enseigné sa mère : tous les humains méritent d’être aidé lorsque leur vie est en danger. Au-delà son milieu familial, ce principe humaniste et d’universaliste est conforme au préambule de la…

Auteur: La Relève et La Peste
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