Productivisme, innovation… l'agriculture vue par six candidats à la présidentielle

Que ferez-vous pour l’agriculture ces cinq prochaines années ? Voici la question à laquelle ont répondu six candidats à l’élection présidentielle mercredi 30 mars au matin. Fabien Roussel (Parti communiste), Marine Le Pen (Rassemblement national), Valérie Pécresse (Les Républicains), Éric Zemmour (Reconquête !), Jean Lassalle (Résistons !) avaient fait le déplacement à Besançon (Doubs) devant les agriculteurs de la FNSEA réunis en congrès. Emmanuel Macron (La République en marche) avait enregistré la veille son intervention. Anne Hidalgo (Parti socialiste), Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) avaient décliné l’invitation. Enfin, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) n’avaient pas été invités, car annoncés en dessous de 2 % dans les sondages.

Les candidats ont répondu aux questions du Conseil de l’agriculture française (Caf). Il est constitué des principaux représentants de l’agriculture productiviste en France : FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coop de France (qui représente les coopératives agricoles), Confédération nationale de la mutualité de la coopération et du Crédit agricoles (CNMCCA) et Assemblée permanente des chambres d’Agriculture (APCA).

Ainsi, la présidente du Caf et de la FNSEA Christiane Lambert a d’emblée donné le ton : « Nous voulons l’instauration d’une souveraineté forte. » Comprenez : la France doit produire plus, notamment pour ne pas perdre, voire gagner des parts de marché à l’export.

Produire plus et exporter

Une ambition qui n’a été contrariée par aucun des candidats venus passer ce « Grand oral » de l’agriculture. Tous les six ont défendu le principe de souveraineté alimentaire du pays, mais aussi l’idée qu’il doit produire pour exporter. Mis à part Fabien Roussel, tous ont aussi repris l’une des principales revendications de la FNSEA sur le sujet : réviser, voire arrêter, le programme européen « Farm to Fork » — de la fourche à la fourchette — qui prévoit entre autres la réduction de moitié des pesticides dans l’Union européenne (UE) d’ici 2030. Ce dispositif est accusé par les défenseurs de l’agriculture productiviste d’entraîner l’UE vers une baisse de sa production agricole.

Le rapport à l’UE, très présente dans l’orientation des politiques agricoles, a été un thème central des interventions. La « surtransposition » a été dénoncée par tous…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre