Doubs et Saône-et-Loire, reportage
Dans son jardin de 4 000 m², Carole cultive des légumes, des plantes et des fruits, qu’elle transforme en condiments. Depuis janvier, cette éducatrice spécialisée reconvertie dans l’agriculture a repris un emploi à mi-temps. Installée en Saône-et-Loire il y a huit ans, cette maraîchère de 47 ans travaille aussi dans un centre d’accompagnement de personnes sans-abri. « Jusqu’en décembre, j’étais bénéficiaire du RSA [revenu de solidarité active] en parallèle de mon activité, qui ne me rémunérait pas à hauteur d’un salaire, explique-t-elle. Mais vivre du RSA n’était pas une fin en soi. »
Comme elle, selon la MSA (la Sécurité sociale agricole), près de 22 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole n’exercent pas cette profession à titre exclusif. Ce chiffre, qui a très légèrement augmenté au cours des quatre dernières années, n’inclut pas les agriculteurs non déclarés comme chefs d’exploitation — qu’ils soient salariés ou qu’ils aient un autre statut. Un peu plus de 1 agriculteur sur 5 se partage donc entre les champs et une autre activité.
C’est le cas de Thomas, 31 ans, qui, en plantant sa fourche dans un tas de fumier, énumère son planning de la semaine : « Aujourd’hui, je suis là ; demain, j’ai une réunion pour mon activité de coaching avec un groupe d’entrepreneurs créatifs ; et vendredi, un rendez-vous en tant que développeur web. »
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Deux jours par semaine, cet ex-ingénieur mécanique reconverti comme maraîcher depuis 2021 chausse ses bottes et arpente les allées du potager associatif Which Garden, en Saône-et-Loire également. Ses multiples activités lui garantissent un équilibre financier, et le préparent à un projet futur : une ferme où co-existeraient accueil, formations, restauration…
Auteur: Camille Jourdan