Projection Débat autour de la construction d'une nouvelle prison à Muret

« En mars 2010, les détenus de la prison pour hommes de Jacques Cartier à Rennes sont transférés vers une nouvelle prison, plus moderne, à Vezin-le-coquet. Tourné en prison et interviewant majoritairement les détenus, ce film dresse un constat pour le moins clair de ce qui les attendent dans cette nouvelle prison : quelques améliorations de confort, mais surtout un isolement accru et des conditions plus dures de détention. »

A l’heure où l’Etat français prévoit la création de 15 000 places de prison d’ici 2027 (voire plus selon les différents candidats à la présidentielle), il se targue d’œuvrer pour le bien-être et la dignité des détenu.e.s. La surpopulation dans les maisons d’arrêts n’a jamais été réglée par les plans successifs de constructions de nouvelles prisons en France ces 50 dernières années. A titre d’exemple, la prison de Vezin-le-coquet était déjà surpeuplée moins d’un an après sa mise en fonction, et c’est évidemment toujours le cas aujourd’hui. Ce plan permettra donc, ni plus ni moins, d’enfermer toujours plus de gens, en plus de l’extension du monde carcéral hors des murs à travers l’expansion des peines dites « alternatives ».

La Haute Garonne n’échappe pas à la règle, puisqu’en plus de la maison d’arrêt de Seysses et du centre de détention de Muret, une nouvelle maison d’arrêt de 600 places est à l’étude sur la commune de Muret. Selon le cahier des charges, sa « livraison » serait prévue pour 2026.

La prison est une abomination à détruire, pas à construire. Que l’on pense aux proches ou aux détenu.e.s, c’est l’angoisse et le mépris qui imprègnent ses murs et qui régissent la vie quotidienne d’énormément de gens. Entre parloirs toujours trop courts, thunes à débourser pour les mandats afin d’avoir un minimum de confort, exploitation pure un simple pour un salaire de misère à l’intérieur, séquelles à différentes échelles dues à l’enfermement (ouïe, vue, capacité d’élocution ou de concentration en particulier pour les détenu.e.s soumis.e.s à l’isolement). Mais la prison, ce n’est pas juste quatre murs sur un terrain précis. C’est l’aboutissement d’une société de contrôle généralisé, où caméras et policiers quadrillent villes et campagne. C’est la menace au dessus de chaque tête qui ne voudrait ou ne pourrait pas vivre selon une légalité édictée selon les intérêts de la morale ambiante, de la défense des richesses et de la propriété privée. C’est le symbole d’une capitalisme…

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Auteur: IAATA