Plusieurs éléments démontrent cette nécessité d’instaurer une véritable justice fiscale : l’ampleur des superprofits (en France, les profits du CAC 40 ont dépassé les 140 milliards d’euros au cours des trois dernières années) et la concentration croissante des richesses (en France, la richesse de 90 % des Français a baissé de 3,9 % entre 2019 et 2022 tandis que celle des quatre plus grosses fortunes du pays a augmenté de 62 à 111 % depuis le début de la pandémie de Covid-19).
Plusieurs initiatives, en Europe comme en France, montrent l’importance de rééquilibrer le système fiscal : parmi les propositions formulées revient en force l’idée d’un impôt sur la fortune. Les arguments des opposants ne varient pas dans le temps (1). Or, la création d’un tel impôt est nécessaire (2). Vu le bilan des politiques fiscales néolibérales (3), une telle mesure doit être complétée par d’autres mesures (4).
Des arguments du 19ᵉ siècle
Pour ses opposants, un tel impôt ne pourrait se concevoir qu’à l’échelle mondiale voire européenne. Cet argument vise en réalité à jouer sur le temps. S’il serait effectivement préférable d’instaurer un véritable impôt sur la fortune au plan international, rien n’interdit de l’instaurer en France puisqu’il dégagerait des recettes utiles et permettrait de redonner quelques couleurs à la progressivité du système fiscal.
Ses opposants mettent en avant le risque de voir les riches fuir, ce qui nuirait à l’économie française au risque de rendre le pays plus pauvre. Cet argument est sans cesse martelé depuis le 19ᵉ siècle (les conservateurs s’opposaient alors à la création de l’impôt sur le revenu et des droits de donation et de successions en arguant que ces impôts allaient appauvrir le pays) mais ne s’est jamais vérifié dans les faits. De 1997 à 2017 ; tous les travaux menés sur l’exil fiscal des redevables de l’ISF ont montré que chaque…
La suite est à lire sur: france.attac.org
Auteur: Vincent Drezet