Projet de loi séparatisme : l’islamophobie d’État consacrée

« Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est au séparatisme islamiste » : lors de son discours du 2 octobre dernier sur le thème de la lutte contre les séparatismes, le président de la République Emmanuel Macron donne le ton. Les mots sont importants : les termes islam, islamisme et islamisme radical seront prononcés à 52 reprises lors de l’allocution présidentielle. Ultime artifice langagier : en novembre, le séparatisme disparaît du titre du projet de loi, dorénavant censé conforter les principes républicains. 

« Indirectement, on sait très bien qu’il s’agit de la communauté musulmane qui est visée par ce projet de loi puisqu’il s’inscrit dans une lutte antiterroriste », explique Nabil Boudi, avocat au barreau de Paris. C’est ce que confirmera le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans une interview accordée à Radio Classique le 6 octobre dernier, justifiant l’intitulé initial du projet de loi : « L’idée était bien de lutter contre le séparatisme principal qu’est l’islam radical ».  

Un projet de loi « fourre-tout »

Un séparatisme qui, selon le président de la République, se manifeste par « la déscolarisation des enfants, le développement de pratiques sportives et culturelles communautarisées qui sont le prétexte pour l’enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République ». L’initiative du gouvernement pourrait affecter de nombreuses libertés, de l’interdiction de l’instruction à domicile à la question des héritages, en passant par le contrôle des fédérations sportives ou encore l’obligation de déclarer les dons étrangers de plus de 10 000€ pour les associations cultuelles musulmanes. « C’est un texte fourre-tout avec l’idée qu’il y aurait du séparatisme dans chacune des sphères sociales visées par ce texte. Au milieu de tout ça, on s’attaque à une loi qui est un pilier républicain depuis plus d’un siècle »,…

Auteur: Le Média
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