Prosulfocarbe : « Combien de potagers contaminés sans que les gens ne le sachent ? »

Le prosulfocarbe est l’herbicide le plus vendu en France après le glyphosate, mais son nom est loin d’être aussi connu. « L’agriculture française montre une forte dépendance au prosulfocarbe » indique un récent rapport de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Les tonnages de cette substance active ont été multipliés par six depuis 2010 ! Avec plus de 6500 tonnes achetées en 2021, les ventes de prosulfocarbe ont augmenté de 14 % en 2022. « D’autres herbicides ont vu leurs conditions d’utilisation se durcir, voire ont été retirés du marché » note l’institut, ce qui expliquerait en partie cette hausse.

Évolution des quantités de prosulfocarbe vendues de 2008 à 2021

Les produits à base de prosulfocarbe sont essentiellement utilisés sur les cultures de céréales. La moitié des surfaces cultivées en blé tendre en reçoivent. Deux tiers des surfaces cultivées en pommes de terre sont traités avec cet herbicide. Celui-ci est particulièrement épandu à l’automne, dans le bassin parisien où pousse une grande partie du blé tendre, dans le Sud Ouest pour le blé dur, et dans le Nord de la France au printemps pour les pommes de terre. À ce jour, 19 préparations commerciales à base de prosulfocarbe sont autorisées, dont deux appartiennent au groupe suisse Syngenta, en tête des ventes.

Au total, les surfaces avec des cultures traitées au prosulfocarbe représentent 7,6 millions d’hectares en France, soit un quart de la surface agricole utile. Si les surfaces traitées n’augmentent pas depuis quelques années, la quantité d’herbicides, elle, progresse. Cela signifie une hausse des doses épandues à l’hectare. « Ce recours croissant s’explique notamment par la montée de résistances de certaines adventices [mauvaises herbes] » souligne l’INRAE.

Faut-il redouter le prosulfocarbe ?

L’Agence nationale de sécurité…

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Auteur: Sophie Chapelle