Protestants, résistants et islamogauchistes — Claire VÉRILHAC

Prisonnières à la Tour de Constance par Jeanne Lombard

• La première, Marie, a vu le jour en Ardèche vers 1680. Comme toute sa famille elle est huguenote.

• Début 1728 : le curé de St Fortunat dénonce à Monsieur de la Devèze, le commandant militaire du Vivarais, les activités des protestants de sa paroisse qui tiennent des assemblées dans leurs maisons.

• 10 avril 1728 : perquisition dans sa maison après une dénonciation. On y trouve en particulier un recueil de psaumes traduits en français par Clément Marot et un Nouveau Testament imprimé à Genève. Ces livres sont interdits.

• 21 octobre 1728 : elle est arrêtée, condamnée, rasée et écrouée. Puis elle est conduite à la Tour de Constance à Aigues Mortes où sont emprisonnées les huguenotes qui refusent d’abjurer.

• février 1729 : sa maison est rasée jusqu’aux fondements. On plante une croix sur les ruines qui sera bénie par le curé de St Fortunat.

• Pour la petite histoire : le souvenir du courage de Marie et la triste réputation du curé qui dénonçait ainsi les huguenots étaient encore vifs dans les familles deux siècles plus tard. On comparait souvent une personne qui se conduisait mal au « curé de St Fortunat » ! C’était une insulte. L’expression servira encore sous l’occupation pour qualifier les dénonciateurs. Puis ce seront les enfants turbulents qu’on menacera d’envoyer chez « le curé de St Fortunat », présenté comme un père fouettard

• De nombreuses prisonnières rejoindront Marie à la sinistre Tour de Constance. Parmi elles Marie Durand, qui y passera 38 ans, ou Marie Vérilhac qui y passera 20 ans et y mourra. L’une d’elle tracera sur la margelle du puits : « register » (résistez), inscription toujours visible aujourd’hui.

• En 1742 : Jean Georges, le cousin germain de Marie, négociant à Genève, demande le transfert en Suisse de la prisonnière. L’intendant du Languedoc répond par la négative. Il exige qu’elle abjure. Elle refuse et restera donc prisonnière jusqu’à son décès vers 1751.

• Les biens de Marie avaient été confisqués lors de son arrestation et son neveu Izaac fera valoir ses droits sur les dits biens. Il obtiendra gain de cause au motif qu’il est le seul parent catholique de cette nombreuse famille.

Victoria

• La seconde est Victoria, née en Ardèche aussi en 1890. Elle a 12 frères et soeur. Son père est cultivateur et sa mère ouvrière en soie.

• en 1910 elle se marie, en 1912 elle a une fille et ils…

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Auteur: Claire VÉRILHAC Le grand soir