Psychiatrie : sortir de la « catastrophe gestionnaire » et sécuritaire

La crise sanitaire et sociale que nous traversons a révélé et amplifié les conséquences des politiques néolibérales sur les systèmes de santé. Un système de soins dégradé, fonctionnant « à flux tendu » s’est trouvé débordé par un drame sanitaire non anticipé. Les hymnes indécents de nos gouvernants aux « héros » privés de moyens et contraints de se battre comme ils le peuvent face à l’épidémie ne peuvent le dissimuler. Parents pauvres de la santé avant la crise, la psychiatrie et ceux qu’elle tente de soigner, souvent précaires et marginalisés, sont « en première ligne » des victimes de cette crise.

À l’occasion de la sortie de leur livre La révolte de la psychiatrie (dont nous avons déjà publié un extrait), nous republions l’entretien que ses auteurs – Rachel Knaebel, Loriane et Mathieu Bellahsen – ont accordé à L’Anticapitaliste. Nous revenons avec eux à la fois sur les effets spécifiques des contre-réformes sur le soin psychique pris en étau entre les exigences gestionnaires et les injonctions sécuritaires, sur les luttes des professionnels de la psychiatrie pour résister à la « catastrophe gestionnaire » et sur les alternatives dont ces luttes que tentent de se mener soignants, mais aussi patients et leurs familles sont porteuses.

« La révolte de la psychiatrie » s’est traduite par des grèves et des mobilisations inédites au cours de l’année 2018. Elle a débouché sur la création du « printemps de la psychiatrie » début 2019. Quels en sont les principaux moments et les caractéristiques ?

Rachel Knaebel (RK) : Ces mobilisations ont été inédites par leur ampleur, par leur dureté, par la ténacité des grévistes, avec une grève de la faim, des…

Auteur : redaction
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