Psychotrauma, indemnisation : la double peine des victimes d’attentats

Ce nouveau numéro de Symptômes critiques est consacré au parcours du combattant des victimes du Bataclan pour faire reconnaitre les conséquences du psychotrauma.

C’est un épisode de l’émission qui commence par un message sur Twitter. Un cri du cœur, un signal d’alarme, qui provoque une onde de choc. Une deuxième onde de choc puisque le sujet de ce message concerne l’indemnisation des victimes des attentats du 13 novembre 2015. 

En quelques paragraphes, son auteur, Fred Dewilde, survivant de l’attaque du Bataclan, y raconte ce qu’il estime être une double peine: le parcours du combattant des victimes pour faire reconnaître les conséquences du psychotrauma, le sentiment d’isolement et d’incompréhension face une administration inadaptée à la prise en compte de leur problème. 

S’en suivront des articles de presse, des démentis, des invectives sur les réseaux sociaux, un troll au sein du fond d’indemnisation des victimes et suspendu de ses fonctions depuis, des murs de silence et de trop nombreuses questions.

Combien sont encore dans les démarches administratives? Combien ont accepté la clôture de leur dossier parce qu’ils ne se sentaient pas la force de la mener à bien, par fatigue ou par lassitude ? Combien sont en réclamation ou même en procès contre le FGTI ? 

A quelques mois de l’ouverture du procés des auteurs des attentats du 13 novembre 2015, la question de la prise en compte du vécu psychique des victimes, qu’elle soit celle d’attentats, de catastrophes, de violence sexuelle ou de conflits armés vient mettre en lumière certains dysfonctionnement criants de notre société. Celle de la charge de la preuve pour les victimes dans un processus d’indemnisation, celle de la complexité administrative, de l’effectivité des droits et de comment s’extraire de cette jungle administrative sans un réel soutien humain, incarné, derrière les tonnes de papier. 

Car au-delà de la critique du manque de prise en compte de la spécificité des symptômes, l’auteur n’en démord pas, il veut véhiculer l’espoir. Convaincu que “ les choses peuvent être améliorées et c’est ensemble que nous parviendront à nous faire entendre, ensemble liés par cette humanité qui nous anime et que nous célébrons main dans la main chaque 13 novembre” conclu Fred Dewilde.

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Auteur: Le Média