Puythouck outragé !

Ce 26 Avril dernier, la mairie de Grande-synthe s’auto-congratulait et annonçait la « réouverture » de la zone du Puythouck, réserve naturelle de la ville « où tout se joue », rendu célèbre par l’ancien maire, Damien Carême. Un Puythouck « libéré » de ses occupants indésirables par les pouvoirs publics.

« Avant, le parking de la Raquette servait aux associations humanitaires, pour les distributions alimentaires » explique fièrement Martial Beyaert, maire de Grande-synthe. Récemment élu, il veut voir disparaître les migrants de ses jardins. Pour cela, il annonce aux habitants un été flamboyant au Puythouck, fait de partis de pêche et de promenades familiales : « Depuis le départ des migrants sur un autre site, où on essaie de gérer cela dignement pour eux, les promeneurs et les pêcheurs pourront réutiliser le parking ».

En réalité, le « départ des migrants sur un autre site » est un départ forcé, une expulsion organisée en catimini le Vendredi 13 Avril par la mairie. Au petit matin, quelques 500 personnes exilées survivant dans les campements situés dans la zone ont reçu l’ordre de dégager. Des agents de la police municipale et d’une entreprise de sécurité sont présents pour coordonner l’expulsion. Ils demandent aux habitants des campements dispersés de ramasser leurs affaires et de les déposer dans des engins de transport de marchandises. Plusieurs centaines de mètres plus loin dans la forêt, les agents délimitent la superficie du nouveau lieu de vie : un champ, entouré de barbelés isolé de toute vie humaine. Le campement est devenu cette fois totalement invisible de la route, couronné par des arbres tout du long, qui laissent entrevoir les fumées industrielles des usines d’à côté.

C’est la première fois que la mairie organise une expulsion sans le soutien de l’Etat. Une initiative politique qui rend d’abord perplexes les acteurs associatifs sur place. C’est seulement lors d’une réunion entre les associations et la Mairie le 22 Avril que les raisons de l’opération sont données par l’équipe municipale : « La zone du Puythouk doit être remise en état pour l’été et les vacances des grands-synthois ». 

Depuis le 13 Avril, les conditions de vie dans le campement se sont encore détériorées, selon Arnaud Gabillat, coordinateur Utopia 56 à Grande-Synthe. « La police municipale a interdit l’accès au campement à la majorité des associations. Quelques-unes seulement ont le droit de rentrer dans la zone, tel que la…

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Auteur: lundimatin