Quand la BRI et l'antiterrorisme s'intéressent à l'écologie

Le 10 décembre 2023, dans le cadre des journées d’action contre le béton une centaine de personnes menait une action sur le site de l’usine Lafarge de Val-de-Reuil. Après leur passage, des tags et quelques actes de désarmement sont constatés sur les lieux. Quelques heures plus tard, la presse locale rapporte que le procureur d’Evreux a décidé de saisir la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Le prétexte et la justification légale sont tous trouvés : un vigile présent sur place aurait été sequestré par les activistes (il s’avèrera après enquête, que de la mousse expansive a été étalée sur la porte de sa guérite et qu’il était parfaitement libre d’en sortir).

Lundi 8 avril, comme nous le rapportions dans cet article, c’est donc la SDAT qui est venue interpeller à l’aube 17 personnes soupçonnées d’avoir participé à cette action devenue entre-temps une association de malfaiteurs. Après des perquisitions et des arrestations plus ou moins violentes, plus ou moins ratées (la BRI s’est trompée à deux reprises de porte à enfoncer), plus ou moins humiliantes, neuf personnes sont emmenées au commissariat local (Rouen ou Évreux) et les huit autres au siège de la SDAT de Levallois-Perret. Au bout d’une soixantaine d’heures de garde à vue, huit personnes sont libérées sans aucune poursuite, neuf autres seront déférées après 75 heures de privation de liberté. Ces dernières passeront en procès devant le tribunal d’Evreux le 27 juin prochain. Nous publions ici le témoignage de l’une des personnes mise en garde à vue puis relâchée dans la nature, elle raconte les différences de traitements d’un commissariat puant de province aux cellules aseptisées de la SDAT, les menaces et les petites favers, les violences et les accès de politesse hypocrites.

Tu as lu des témoignages, tu as imaginé à quoi ça ressemblait et puis, voilà, tu y es. Le quatrième sous-sol de la DGSI est conforme…

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Auteur: dev