Quand la catastrophe a tout détruit, apprendre à revivre

Breil-sur-Roya et Tende (Alpes-Maritimes), reportage

« Ce jour-là, l’insupportable est devenu notre réalité. » Nathalie Masseglia n’oubliera jamais la nuit du 2 au 3 octobre 2020. La tempête Alex dévastait alors son village, Breil-sur-Roya, et toute la vallée de la Roya dans le Parc national du Mercantour (Alpes-Maritimes). Un an plus tard, l’appartement où elle nous reçoit est resté debout, contrairement à l’hôtel en contrebas : le Castel du Roy, logis cossu situé à fleur d’eau, est désormais en ruines. Des débris sont entassés sur plusieurs mètres, une télévision est encastrée dans une fenêtre, des lits du premier étage ont atterri au rez-de-chaussée, dans un méli-mélo de meubles, d’appareils électroniques et de caillasse. Douze mois après la tempête Alex, ces vestiges rappellent la violence de la catastrophe, que l’écoulement paisible de La Roya peine à figurer. L’ensemble de la vallée reste profondément balafrée.

Alors que le 2 octobre 2021 marque le premier anniversaire de la catastrophe, au cours de laquelle 10 personnes sont mortes et 8 autres ont disparu, un ballet ininterrompu d’engins de chantier s’affaire dans les cinq villages de la vallée de la Roya (Tende, Saorge, Breil-sur-Roya, Fontan et Sospel). La route départementale qui les relie est progressivement réparée. Celle qui lie la France à l’Italie par le col de Tende, elle, reste fermée. La vallée des Merveilles, poumon touristique de la Roya, est difficile d’accès. Le hameau qui y mène, Casterino, est encore coupé du monde. Son accès par la route départementale 91 devrait être rétabli fin 2022. En septembre dernier, le pont de Pertus à Breil-sur-Roya a été le premier pont reconstruit, mais dans des villages, des morceaux de route manquent encore. Des immeubles fissurés menacent de s’effondrer, des maisons — trop proches du fleuve pour être habitées — sont abandonnées, des commerces fermés. C’est dans ce contexte, avec ces souvenirs bien présents, qu’était attendu Emmanuel Macron ce samedi 2 octobre. Il viendra finalement « avant la fin de l’année ».

L’hôtel Castel du Roy en ruine. © Alexandre-Reza Kokabi/Reporterre

Avant ce week-end de commémoration, la catastrophe était sur toutes les lèvres. « C’était comme si des citernes d’eau s’abattaient sur la vallée », se remémore Véronique, éducatrice au Prieuré, un Établissement et service d’aide par le travail (Esat) à Saint-Dalmas-de-Tende. En quelques heures, il est tombé par endroit…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre