Pourtant cet hydrocarbure est composé à grande majorité de méthane, un puissant gaz à effet de serre à l’origine d’environ 30 % du réchauffement de la planète. L’Unep rappelle même que le méthane a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone…
En Europe, cela n’empêche pas le gaz naturel de se développer depuis la crise énergétique post-Covid 19, et encore plus depuis la réduction drastique des importations sur le gaz russe. En 2023, l’Union européenne (UE) a importé 120 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en augmentant de 40 milliards de mètres cubes ses capacités d’importations de l’Union.
Elle devrait se doter de 30 milliards supplémentaires en 2024 avec 23 projets d’infrastructures GNL en construction ou en extension sur son territoire. TotalEnergies vient d’ailleurs de valider le gisement de Cronos à Chypre en vue d’une nouvelle exploitation gazière en Méditerranée…
En fait, le GNL échappe à la plupart des politiques de décarbonation des banques, assureurs et investisseurs comme l’a mis en lumière Reclaim Finance, une organisation non-gouvernementale française qui vise à mettre la finance au service de la justice sociale et climatique.
L’association a analysé les investissements de 441 institutions financières à travers le monde et le constat est glaçant : 69 % des organisations évaluées n’ont toujours pas de politique pétrolière et gazière et seules 9 d’entre elles se sont engagées à limiter leur soutien aux développeurs pétroliers et gaziers. 98 % n’ont pris aucun engagement pour limiter leur soutien au développement des infrastructures de GNL.
C’était par exemple le cas du Crédit agricole, officiellement engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 suivant une trajectoire 1.5°C mais qui continue à financer des entreprises développant de nouveaux projets pétro-gazier. La banque est…
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Auteur: Marie Beyer