Quand le marché des pompes à chaleur capte les aides publiques au détriment de l'efficacité énergétique

La France est le premier marché des pompes à chaleur (PAC) en Europe. Près d’un million d’unités ont été vendues en 2020  et elles représentent désormais 66 % des systèmes de chauffage installés. La pompe à chaleur prélève les calories à l’extérieur (dans l’air, l’eau ou le sol), puis fait monter leur température à l’aide d’un compresseur, avant de transférer cette énergie dans le circuit de chauffage de la maison. En fonction du matériel et des conditions de mise en œuvre, ce système produit entre 2 et 6 fois plus d’énergie, puisée dans l’air alentour, qu’elle n’en consomme. Les promesses à son sujet sont mirobolantes – « jusqu’à 1000 euros d’économie par an », affichent certaines entreprises– quand d’autres garantissent « jusqu’à 10 500 euros d’aides de l’État ».

Des sociétés ont saisi le filon et profitent à plein de l’argent de l’État : « Elles achètent les pompes à chaleur en très gros, et les vendent aux clients à prix d’or », rapporte un agent des finances publiques. Selon les factures que nous avons pu consulter, une pompe à chaleur est acquise entre 2500 et 4000 euros auprès du fournisseur. Quand elles ne passent pas par des centrales d’appel qui démarchent les clients par téléphone, les entreprises recourent à des apporteurs d’affaires qui se déplacent à domicile et qu’elles rémunèrent jusqu’à 8800 euros par client. Certaines font également appel à de la sous-traitance pour l’installation. « Les pompes à chaleur, c’est un repaire de sociétés non spécialistes qui augmentent artificiellement leurs dépenses pour être en mesure de payer ces ­différents ­intermédiaires et bien se rémunérer au passage », note l’agent des finances.

Pompes à chaleur et à fric ?

Selon les factures que nous avons pu consulter, une pompe à chaleur est acquise entre 2500 et 4000 euros auprès du fournisseur mais est facturée par certaines sociétés lors de la pose chez le client à hauteur de 26 000 euros. Des intermédiaires sont grassement rémunérés.

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Auteur: Sophie Chapelle