L’indécence a un nom : Hugues Moutouh. Depuis quelques jours, les témoignages concernant des mauvaises prises en charges de victimes d’agressions ou de harcèlement, sexuel ou non, au commissariat central de Montpellier déferlent sur les réseaux sociaux, par le biais de la militante féministe Anna Toumazoff. Des dizaines de témoignages incriminent les fonctionnaires de police et révèlent, pour celleux qui ne seraient pas encore au courant, un énorme problème notamment en qui concerne la prise des plaintes. Moqueries, refus de plaintes, culpabilisation, inversion de la culpabilité… Alors que fait-on lorsque l’on est préfet, c’est-à-dire représentant de l’État, et que l’on dirige l’instance mis en cause ? On demande une enquête ? Non. On cherche à savoir qui a fauté et comment régler le problème ? Non plus. On essaye de rencontrer des activistes de terrain qui pourraient avoir des informations supplémentaires pour au moins faire la lumière sur tout ça ? Toujours pas. Non, on va plutôt menacer d’attaquer en diffamation la personne qui a médiatisé l’affaire, c’est quand même bien plus simple comme ça.
« Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, condamne avec fermeté les nouveaux propos diffamatoires tenus récemment sur les réseaux sociaux par Mme Anna Toumazoff à l’encontre des fonctionnaires de police du commissariat de Montpellier. »
Ainsi commence le communiqué de presse. Pour être clair, les « propos diffamatoires » auxquels font référence Hugues Moutouh sont des dizaines de témoignages, qui racontent tous une situation de violence – il en est évoqué différentes formes – au sein du commissariat central de Montpellier. Anna Toumazoff s’est essentiellement faite le relais de ces victimes, qui avaient visiblement besoin d’être entendues. Ce que l’État a échoué à faire.
Mais il faut le comprendre, c’est tellement plus facile de se cacher la tête dans le sable, de réfuter toutes les accusations, aussi nombreuses soient-elles, plutôt que d’admettre sa propre incompétence à lutter contre les formes de violences sexistes et sexuelles. Car si le préfet vient d’arriver dans l’Hérault en juillet dernier, il était en fonction depuis mars 2019 dans la Drôme. La Drôme, qui a enregistré entre 2020 et 2021, une hausse de près de 21% des plaintes pour « atteintes volontaires à l’intégrité physique », comprenez agression. Difficile de déterminer s’il s’agit d’une hausse effective des agressions ou bien d’une augmentation des plaintes. En effet,…
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Auteur: Clara Maillé