Nîmes (Gard), reportage
« Regardez comme c’est beau ! » Sylvie Pribile, 69 ans, s’émerveille devant la cinquantaine de pins d’Alep au-dessus d’elle. Leurs cimes en forme de parasols géants ombragent les maisons de son quartier, Puech du Teil. Cette colline est coincée entre le centre-ville de Nîmes et le grand ensemble urbain de Valdegour, deux zones particulièrement bétonnées. Un quartier boisé où les habitants de villas cohabitent avec les écureuils roux, les huppes faciées et les crapauds.
« L’été, nous avons calculé qu’il fait 3 à 4 °C de moins qu’en centre-ville », décrit la magistrate à la retraite, qui craint que ce « havre de paix » ne soit bientôt recouvert par le béton. Pour elle, ce quartier est à préserver dans l’intérêt de toute la ville : « C’est une éponge. Si l’on bétonne Puech du Teil, toute l’eau va ruisseler plus rapidement sur le reste de la ville ».
Accompagnée d’une poignée d’habitants ce jour-là, Sylvie montre du doigt les terrains qu’elle juge « menacés » par leur rachat, parce que les propriétaires sont âgés ou décédés. « Il y a un an, nous avons vu disparaître en une matinée cinquante pins sur une parcelle pour la construction d’un immeuble. Cela a été un vrai choc », raconte-t-elle.
Dans la foulée, l’affichage d’un permis de construire annonçant la construction supplémentaire de quatre immeubles avec parking sous-terrain sur une parcelle boisée de 6 000 m² la convainc, avec une poignée de riverains, de mobiliser le comité de quartier, mais aussi de créer une association, Ensemble sauvons Puech du Teil.
Cette dernière soutient un recours auprès du tribunal administratif contre la Ville de Nîmes pour faire annuler le permis de construire. La réponse est attendue mardi 7 mai. « Si on laisse faire, l’effet sera domino et c’est toute la végétation de la colline qui va disparaître », craint Alain Lelièvre,…
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Auteur: Estelle Pereira