« Nous devons avoir un esprit international : l’art n’a pas de frontière. Les objets parcourent le monde comme des ambassadeurs silencieux. »
C’est en 1956 que le marchand d’art C.T. Loo, qui possédait deux galeries spécialisées dans l’art chinois, à Paris et à New York, prononce cette phrase qui frappe par son actualité : il a compris le rôle que l’art peut jouer dans le rayonnement d’un pays et dans les relations internationales. Il écrit aussi en 1949 : « Nous espérons que cette exposition permettra de mieux faire connaître le grand passé de la Chine et, ce faisant, de promouvoir la compréhension entre nos pays. »
C.T. Loo confère aux œuvres d’art le rôle de promoteur de leur pays, il ne renierait certainement pas la notion de soft power qu’on attribue désormais à l’art et qui occupe une place importante dans l’affirmation de la puissance des États.
Géopolitique du patrimoine
Cette pensée visionnaire montre que les œuvres d’art sont un élément à prendre en compte pour comprendre les relations internationales passées et actuelles. Les enjeux patrimoniaux ne relèvent plus uniquement du domaine culturel, ils sont aussi d’ordre politique et géopolitique. Ainsi parle-t-on depuis quelques années, du concept de « géopolitique du patrimoine », au cœur de l’ouvrage d’Emmanuel Lincot, Géopolitique du patrimoine. L’Asie d’Abou Dabi au Japon, publié en 2021. Ces enjeux patrimoniaux ont fait l’objet d’analyses pour le continent africain mais peu pour l’Asie alors que cette question patrimoniale se pose avec autant d’acuité que pour l’Afrique.
C’est notamment le cas pour la Chine, qui souhaite retrouver son patrimoine conservé dans les collections publiques…
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Auteur: Elsa Valle, Doctorante, Institut catholique de Paris (ICP)