Quand l’Europe découvre ses faiblesses

Les voies de la politique américaine sont décidément impénétrables. Il aura fallu six mois pour que les Républicains de la Chambre des représentants débloquent l’enveloppe de 60 milliards promise à l’Ukraine. Et voilà que le 20 avril, sans que rien apparemment ne justifie cette volte-face, le président de la Chambre et ci-devant chef du groupe républicain, Mike Johnson, vote la somme que le président ukrainien désespérait de voir un jour. Ce Mike Johnson a dit ne pas vouloir être « du mauvais côté de l’histoire ». C’est une bonne idée. Il est tout de même allé voir Donald Trump pour obtenir l’imprimatur. Là encore, on ne sait pas ce qui a amené l’ex-président, tourmenté peut-être par le procès que lui intente l’ex-star du porno Stormy Daniels, à changer d’avis.


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Le plus probable est la peur de devoir faire face à la situation qui résulterait d’une victoire de Poutine. Or, au cours des dernières semaines, de nombreux experts prédisaient une défaite de Kyiv avant la fin de l’année. Quelque chose comme un vent de guerre froide a dû souffler sur la nuque du milliardaire. Une partie significative des Républicains réunis autour du slogan « Make America great again » (Maga), plutôt isolationnistes que gendarmes du monde, ont-ils pris peur ? Ont-ils compris que l’histoire n’était pas finie, et que les ambitions impérialistes de Poutine pourraient ne pas s’arrêter à l’Ukraine ?

La Pologne en tout cas se dit prête à accueillir des armes nucléaires, et la contagion gagne tous les pays qui ont une frontière ou une proximité avec la Russie. Les avancées des troupes russes dans l’est de l’Ukraine témoignent d’un rapport de force qui a basculé….

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Auteur: Denis Sieffert