Alors que le Rassemblement National n’a jamais été aussi puissant, son ambition de devenir un parti de gouvernement a nécessité qu’il se penche sur des questions qui lui ont été longtemps totalement étrangères. C’est le cas de l’écologie. Au-delà du RN, la crise écologique a obligé l’ensemble des partis politiques à adopter un semblant de programme et de discours en la matière. Mais dans le moment réactionnaire actuel, l’écologie constitue également un enjeu de démarcation vis-à-vis du camp progressiste. Tout comme en matière de droits, d’égalité et de liberté, l’extrême droite s’en prend à un fantasmatique « wokisme », en matière d’environnement elle attaque les supposées dérives d’une écologie punitive, anti-populaire, etc., suivie en cela par d’autres composantes politiques.
Une récente enquête de Mediapart révèle l’existence de nouvelles officines d’extrême droite comme « Action Écologie » qui mènent une offensive anti-écologiste et réhabilitent le climato-scepticisme. Comment dès lors envisager la façon dont l’extrême droite aborde aujourd’hui les enjeux environnementaux ? Et peut-on parler d’une écologie d’extrême-droite ?
Le retour d’une écologie d’extrême droite
Malgré le néant programmatique en matière de défense de l’environnement des organisations d’extrême droite, il existe de la part de certains courants un intérêt pour la nature, l’environnement, qui, sans se traduire nécessairement en programme, attestent d’une certaine vision du rapport des sociétés humaines à leur environnement. Plusieurs événements ces dernières années ont montré un regain d’intérêt en la matière. La chercheuse Zoé Carle évoque différentes initiatives récentes venues en particulier des franges identitaires ; outre la création de la revue Limites (disparue en 2022) par Eugénie Bastié, elle mentionne par exemple le forum consacré à l’écologie…
Auteur: Attac France, Vincent Gay