Quand prime à la conversion rime avec prime à la pollution

Pour purifier l’air, une seule solution : renouveler le parc automobile ! Du moins est-ce la position officielle, car les pouvoirs publics ont toujours aimé les équations simples à résoudre. Mais la prime à la conversion, qui est un succès en France, crée quelques problèmes. En premier lieu, elle incite les automobilistes à acheter des véhicules hybrides ou électriques, dont le bilan écologique est tout à fait discutable dès lors que l’on prend en compte pollutions et émissions « du berceau à la tombe ». Le véhicule électrique par exemple : champion de la propreté, puisqu’il ne rejette jamais rien ? L’Ademe, l’Agence de la transition écologique, n’est pas convaincue. En 2016, elle notait : « Sur l’ensemble de son cycle de vie, la consommation énergétique d’un véhicule électrique est globalement proche de celle d’un véhicule diesel. » Surtout, la batterie du véhicule électrique a des conséquences non négligeables sur les milieux naturels. Cobalt, lithium, manganèse, nickel… sont nécessaires à sa fabrication, autant de matières arrachées au sous-sol au détriment de l’environnement.

L’histoire se répète pour ce qui est du véhicule hybride, censé être un premier pas vers l’auto « vraiment » propre. Le 22 novembre 2020, l’association Transport & Environment a divulgué les résultats de tests d’émissions de CO2 réalisés sur trois modèles hybrides rechargeables. Le bilan est implacable : « Dans des conditions optimales et avec une batterie pleinement chargée, les BMW X5, Volvo XC60 et Mitsubishi Outlander ont émis entre 28 et 89 % de CO2 de plus qu’annoncé. […] Lors d’une conduite en mode recharge de la batterie, les chiffres étaient alors trois à douze fois supérieurs. »

Le nœud du problème se trouve toutefois ailleurs : mettre des voitures à la casse a aussi un coût environnemental que l’État a choisi de ne pas voir. Une simple phrase dans les…

Auteur: Reporterre
La suite est à lire sur: reporterre.net