Quand sur la chaîne d'information LCI, on discute de "l'élimination" du président Vladimir Poutine ! — Djamel Labidi

Puis, je regarde, j’écoute l’émission. Ce titre, c’est peut-être un malentendu ? Une erreur que le contenu de l’émission va clarifier ? C’est peut être au contraire la dénonciation d’un tel projet d’assassinat ? Mais au fur et à mesure que j’écoute, c’est pire encore.

Hallucinant

David Pujadas, officie dans le rôle du Candide, impavide, un visage qui se veut impassible. Il veut donner l’impression qu’il s’agit d’un sujet « normal ». Mais il est évident que le sujet n’a rien de normal, qu’on franchit, là, une ligne rouge. Il cherche à expliquer, à mots hésitants, que c’est une émission d’information. Son argument est que ce thème, celui de « l’assassinat de Vladimir Poutine », est à traiter par l’information, car il a déjà été abordé publiquement ou évoqué par des « personnalités » qui « ont envisagé » cet assassinat : un sénateur étasunien Lyndsay Graham, un général français, Christophe Gomart, ancien chef des services de renseignement, un ex oligarque russe « passé dans le camp américain », Alex Konanykhin, qui a « mis à prix la tête de Vladimir Poutine pour un million de dollars ».

D’autres intellectuels va-t-en guerre acharnés, comme Bernard Henry Lévy, avaient évoqué à demi-mots, cette « solution » les jours précédents. En fait, peu de personnes se sont risquées à cette horreur, ou alors elles se sont vite rétractées devant les réactions de l’opinion publique. C’est dire la gravité d’un tel thème. L’argument de Daniel Pujadas n’est donc, en réalité, qu’un leurre, pour donner encore plus de publicité, plus d’ampleur à ces appels au meurtre.

En fait, dans l’émission, toutes les digues sont rompues. Celles de l’information, du droit, des valeurs humaines, des relations internationales, de l’éthique médiatique, de la morale tout court.

Pendant une heure sur le plateau, les participants, vont tout simplement débattre, froidement, des façons d’assassiner le président de la Fédération de Russie : « Un bombardement du Bunker du Kremlin ? Extrêmement difficile  » dit l’un d’eux. « un empoisonnement par un agent infiltré dans son entourage, un agent double mais il risquerait d’y passer « . « Une balle de 9mm dans la tête dans un couloir du Kremlin ? Ce serait la meilleure solution », évoque un autre, se référant à ce que lui aurait dit des services français, « Que les gens des services travaillent sur cette hypothèse (l’assassinat de Vladimir Poutine) cela me parait la moindre des choses », conclut tranquillement…

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Auteur: Djamel Labidi Le grand soir