Quand une fondation « d'utilité publique » finance des écoles privées hors contrats traditionalistes et intégristes

Les élèves y portent un uniforme, vont à la messe avec leurs enseignantes, qui sont des religieuses. L’école est non-mixte à partir du secondaire, réservé aux filles, qui vont être préparées, entre autres, « à devenir de vraies maîtresses de maison ». Bienvenu dans les écoles des Dominicaines de Fanjeaux. Ce sont des écoles privées hors contrat : totalement indépendantes de l’État, elles ne bénéficient pas de financement public, et n’ont pas l’obligation de suivre les programmes de l’Éducation nationale. Certaines de ces écoles gérées par l’ordre des sœurs de Fanjeaux sont liées à la fraternité Saint-Pie X, une société de prêtres intégristes en rupture avec le Vatican.

Plusieurs écoles des dominicaines de Fanjeaux sont soutenues financièrement par une fondation reconnue d’utilité publique, la Fondation pour l’école (FPE). Créée en 2007, elle s’est vu accorder le statut d’« utilité publique » par décret du gouvernement de François Fillon en 2008. Pour une fondation, cela signifie que l’État estime qu’elle est au service d’une cause d’intérêt général, ouvrant la possibilité à un donateur de défiscaliser son don. Les plus aisés, soumis à l’impôt sur la fortune immobilière, peuvent ainsi déduire 75 % du montant de leurs dons de leurs revenus imposables (dans la limite de 50.000 euros).

Depuis sa création, la Fondation pour l’école s’affiche comme un soutien des écoles privées hors contrat en général, qu’elles soient confessionnelles ou non. Elle se décrit « apartisane et aconfessionnelle ». En réalité, elle soutient essentiellement des écoles confessionnelles catholiques, dont beaucoup d’établissements traditionalistes. Précisons que la grande majorité des établissements scolaires catholiques en France, étant des établissements sous contrat avec l’État, ne sont pas concernés par les subventions de cette fondation.

Saint-Pie-X et…

Auteur: Nicolas Leroux
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