Après un mois de procès et deux mois de délibéré, on espérait pouvoir clore cet énième épisode de l’antiterrorisme français en mal de menace intérieure d’ultra-gauche-anarcho-autonome. Raté. Ce qui s’est ouvert à l’issue de ce verdict, c’est un précédent judiciaire et juridique aussi grave qu’inquiétant pour le tissu politique contestataire dans les prochaines années. Retour sur cette mauvaise pièce de théâtre en trois actes.
Premier acte : Décor planté, acteurs rodés, mise en scène douteuse
La présidente avait décidé, il y a deux mois, que le verdict tomberait ce vendredi 22 décembre. “La complexité de cette affaire” exigeait d’elle et de ses deux juges assesseurs un temps conséquent de réflexion. Elle avait annoncé 10h mais comme elle avait certainement besoin de 30 minutes de réflexion supplémentaire, ce sera finalement 10h30. Les amis et soutiens des prévenus sont déjà là depuis plus d’une heure, nombreux, comme chaque jour depuis le début de ce procès. Les policiers préviennent que le délibéré se tient dans une salle plus petite que celle des audiences d’octobre et qu’il ne sera donc pas possible pour toutes et tous d’y assister. On commence à avoir l’habitude.
Au-delà de sa taille plus réduite, cette salle présente surtout un box vitré pour les prévenus à risques, ce que ne semblent pas être ceux du jour qui échappent donc au bocal.. Des adolescentes sont là qui effectuent sagement leur stage de 3e sur des tables placées devant Monsieur le procureur.
Les juges entrent, prétentieusement solennelles, et on se surprend à se lever, mémoire musculaire de la déférence un peu lâche que l’on a incorporée malgré nous pour l’institution. De toute façon, la dizaine de policiers qui encadrent les presque deux cents personnes du public est là pour nous rappeler à la règle si l’on a le malheur d’y déroger. « Veuillez-vous lever ».
Pour commencer, la…
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Auteur: dev