Quatorze Haïkus de pensée

Sur le chemin d’une invitation à une rencontre de psychanalystes, psychiatres et psychologues, m’étaient venues les réflexions suivantes, rédigées sous forme de « Haïkus de la pensée ».

Haïku 1. La numérisation du monde par quelques entreprises états-uniennes, nous l’avions déjà analysée comme la « peste noire du genre urbain », mais il vaudrait peut-être mieux la qualifier de « crime contre l’humanisation » puisque les algorithmes sont sciemment élaborés pour « étayer la toute jouissance » des foules mondialement prolétarisées. C’est ce qui permet de comprendre qu’il n’y a plus besoin d’élaborer une idéologie de la domination : « ça fonctionne tout seul », ou plutôt juste en bougeant un doigt, pour cliquer ou le faire glisser sur le petit écran.

Haïku 2. À la suite des témoignages de Frances Haugen, l’ex-ingénieure de Facebook partie avec des milliers de documents, il apparaît que la notion de « radicalisation algorithmique », propre au fonctionnement de tous lesdits « réseaux sociaux », ne peut plus être ignorée par la théorie critique. Par exemple, cette industrie numérique est en passe de devenir une puissance de premier ordre dans la Grande Révolution Culturelle et Planétaire, la GRCP du néolibéralisme.

Haïku 3. Cette citation d’Einstein : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé » est plus connue que celle que lui inspira la lecture de La mort de Virgile  : « Ce livre me montre clairement ce que j’ai fui en me vendant corps et âme à la science : j’ai fui le JE et le NOUS pour le il du il y a ».

Haïku 4. Mises en place par Sciences-Po il y a quelques années, leurs dites « humanités numériques », constituent un oxymore aussi dévastateur que celui qui fut inventé par le xixe siècle positiviste et que l’on nomme encore : les « sciences humaines ».

Haïku 5. Les logiques d’évaluation sont une…

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Auteur: dev